Ou comment la musique et l’art se rencontrent autour d’une proposition ludique en ehpad
la musique comme point de départ
Cette séance démarre par un « blind test », un test musical à l’aveugle. Quelques musiques sont écoutées, les résidents sont invités à reconnaître le titre ou le chanteur mais aussi à deviner ce qui fait le point commun de toutes ces chansons. Ils ne le savent pas encore mais c’est le thème qui fera ensuite l’objet d’une création… Très vite le groupe se rassemble et se concentre, attentif aux premiers sons qu’ils entendent.
Nous écoutons « les matelots », « la mer », « Brave marin », « le port de Tacoma », « les marins de groix », « la mémoire et la mer » et d’autres chansons qui n’appartiennent pas forcément au répertoire de leur époque. Chacun participe à sa manière, il y a Mme H qui, le regard espiègle et pétillant, trouve tout de suite mais qui garde sa réponse pour laisser deviner les autres, Mme D qui tend l’oreille, Mme G qui s’amuse de voir ses voisines aussi mobilisées… Le groupe chante à l’unisson quand il reconnaît la chanson, rassemblé autour de ce langage universel, ici et maintenant, mais transporté aussi dans leur passé. Ces chansons familières font soudainement resurgir des souvenirs oubliés et la mer est vite identifiée comme étant le thème général. Des souvenirs sont évoqués, des anecdotes sont racontées, des émotions et des ressentis généralement joyeux sont exprimés…
Nous entonnons ensemble la chanson de Charles Trenet, c’est cette mer « aux reflets d’argents et changeants » à laquelle nous allons nous intéresser.
Place à la création!
Le bruit des vagues prend le relais des chansons.
Chaque résident a sa bassine remplie d’eau face à lui. J’accompagne à tour de rôle chaque personne en les aidant à déposer quelques gouttes de peinture à marbrer. Les gouttes sont déposées une à une et forment des auréoles qui prennent de plus en plus d’ampleur dans la bassine.
Chacun est invité à tracer des lignes dans la couleur à l’aide d’une aiguille à tricoter. La curiosité se mêle à l’amusement face à ces dessins surprenants qui apparaissent lorsque les couleurs se rencontrent sans se mélanger.
La feuille de papier vient alors capter ces motifs offrant à la vue de chacun des créations aussi différentes que plaisantes à regarder. Chaque participant regarde sa production avec amusement mais avec également une certaine fierté quant à leur réalisation qui est le fruit d’un processus qu’ils ont su mener du début à la fin.
Le chant comme point final
Nous reprenons la chanson de Charles Trenet qui achève de parfaire ce sentiment de communauté et qui, associée à la création, participe au bien-être de chacun.