Le thème de ce jour est l’arbre, l’arbre de notre enfance, l’arbre de notre jardin, l’arbre que l’on a vu grandir, à l’instar de la chanson de Gilbert Bécaud que l’on écoute, l’arbre que l’on aperçoit aujourd’hui et qui, avec l’automne qui arrive, se dépouille de ses feuilles.
Mr C nous décrit la rangée de peupliers qui le conduisait à la maison de ses grands-parents, Mme F le murier platane qui mettait ses enfants en danger quand il s’agissait de ramasser les mûres, il y a aussi ce saule pleureur dans la maison normande de Mme MJ, ou ce platane dans le jardin sous lequel il faisait bon se retrouver l’été. Chacun parvient sans difficulté à raconter son arbre, témoin silencieux de son existence.
A la manière de la madeleine de Proust, l’évocation de l’arbre remet tout les sens en éveil. On l’imagine, on le sent, et l’émotion que chacun peut ressentir à l’évocation de son arbre est transmise au groupe.
J’invite alors chacun à visualiser son arbre puis le représenter simplement, à l’aide d’encre de Chine.
Avec l’automne qui arrive nous voyons les arbres se dépouiller peu à peu de leurs feuilles et plutôt que dessiner ces feuilles j’invite les participants à réfléchir autour de la symbolique des feuilles qui tombent. Amusons-nous à imaginer les feuilles au sol comme symboles de nos pertes, et celles toujours accrochées à l’arbre comme symboles de ce qui est toujours là, présent et vibrant pour nous. Les mots remplacent alors les feuilles et viennent peu à peu habiller nos arbres. Affection, tendresse, amitié s’accrochent à la cime des arbres tandis que liberté, jeunesse, ou voyages tapissent le sol. L’émotion est palpable, chacun a ici la possibilité d’exprimer sa tristesse ou ses regrets. Le groupe écoute, comprend, réconforte.
Cette séance d’art-thérapie a permis d’aborder les thèmes de la perte et de la pérennité à travers la métaphore de l’automne. Elle a rappelé aux résidents l’importance de chérir les souvenirs et les relations qui demeurent, tout en acceptant le cycle naturel de la vie. Les arbres peints sont devenus des témoins des histoires individuelles, soulignant que, comme en automne, la beauté se trouve aussi dans le passage du temps et les précieux moments partagés.