La séance d’aujourd’hui s’intéresse à nos émotions, de plus près! Nous prenons toujours un temps en début de séance pour nommer l’émotion qui nous définit aujourd’hui. Ce sont des émotions dites primaires, telles que la joie, la colère, la peur ou la tristesse, celles qui reviennent le plus. Le dégout ou la surprise n’étant jamais identifié.e.s, je prends le parti de ne proposer chaque fois que ces 4 émotions primaires. Mais je suis obligée d’ajouter « la fatigue » qui revient très souvent chez les résidents. Etat, sentiment ou émotion?
Nous allons ainsi préciser aujourd’hui de quoi on parle quand il s’agit d’émotions. Pour cela nous allons nous aider de cartes sur lesquelles sont représentées les émotions primaires, que nous connaissons bien, et les émotions secondaires, assimilables à des sentiments.
Que ce soit chez l’enfant, l’adulte ou la personne âgée, les émotions ne cessent de nous traverser. Les regarder, les accueillir et apprendre à les reconnaître permet de se sentir, de reconnaitre le mouvement de la vie à l’intérieur de soi. Le suffixe « motion » marque le mouvement, le préfixe « é » l’extériorité : ce sont des mouvements de la vie à l’intérieur de soi, dirigés vers l’extérieur.
Je tire au hasard chacune des cartes, les montre aux résidents et les nomme. Ensemble nous procédons à un premier classement. On a parfois tendance, à tort, à classer les émotions qui font souffrir dans les émotions négatives. Il n’y a pas de bonnes ou mauvaises émotions, elles font toutes partie du processus émotionnel et, classées de cette manière, elles génèrent une vision dualiste qui n’est pas juste. En effet, elles induisent l’idée que toute émotion négative est à éviter là où l’émotion demande à être entendue pour être surmontée. Nous distinguerons ainsi les émotions agréables et désagréables. J’invite chacun à réfléchir dans quelle catégorie on les placerait. Les images sont fixées une à une sur un paper board. Ainsi apparaissent distinctement les émotions agréables et désagréables. Nous repassons en revue toutes ces cartes en évoquant des situations qui pourraient générer telle ou telle émotion. Il en ressort un vrai sentiment de sérénité et de sécurité dans ce lieu où chacun apprécie « la chaleur humaine » comme dira Mr C. Ce dernier également admet sans difficulté que l’émotion la plus désagréable qu’il connaisse est la colère, mais il rit en partageant ses stratégies pour y faire face.
Peu de création dans cette séance mais beaucoup de langage et des échanges riches qui viennent renforcer d’une autre manière le sentiment d’appartenance et les liens interpersonnels.
