C’est sur l’observation de l’œuvre « l’été » d’Arcimboldo que démarre notre rencontre.
Ce peintre du XVIe siècle est connu pour ses « têtes composées » où se côtoient fruits, légumes et végétaux, objets et animaux dans de vraies oeuvres allégoriques.
Nous observons l’oeuvre, aussi amusante que surprenante avec ce détournement d’images.
Chaque résident dispose d’une silhouette vierge et d’un ensemble d’images de fleurs, de fruits et de feuillages. Ces images, éparses, sont observées, décrites, manipulées. Mme M nous dit amusée que sa vie c’est ça! Une tête vide et des pensées qui partent dans tout les sens! Tiens tiens…
La consigne libératoire est donnée. Chacun est invité à choisir et placer ses images sur sa silhouette. Je rebondis sur la remarque de Mme M pour faire le lien avec ces images qui peuvent être regardées comme ces parts de nous même, éparpillées et flottantes, que l’on va pouvoir rassembler et mettre en ordre dans nos têtes.
Là où chaque pièce a sa place dans un puzzle, ici l’image est choisie, parfois redécoupée, orientée de manière ludique, pour venir peu à peu remplir ou combler les espaces vides. Les fonctions exécutives, cognitives et motrices sont mobilisées, dans le choix des images, dans la composition et, de manière symbolique, cette proposition contribue également à générer l’idée d’une réunification là où tout semble se disloquer. Magnifiques artistes que ces personnes âgées dont l’imagination et la créativité ne cessent de s’exprimer dans chacune de leurs productions.
